C’est la première fois que je mets les pieds à la salle Doka de Donosti où ce soir je vais enfin voir Dünedain en concert. Groupe que j’ai découvert en 2011 à l’occasion de la sortie de son 4ème disque « Magica » qui est, selon moi, un des meilleurs albums sortis cette année là. Il est un peu plus de 19h00 lorsque les portes s’ouvrent. Une fois à l’intérieur, Clint me présente des potes à lui. L’un d’eux est le guitariste de Blast Wave, le second groupe de ce soir. On discute un peu, on boit un coup.
Nous allons devant la scène pour découvrir Dirty Eyes., groupe local composé de très jeunes musiciens (de véritables gamins). En tout cas, niveau dégaine, ils n’auraient pas dépareillé dans les années 80s. Côté musique… pareil. Les jeunes basques, qui ne devaient pas encore être nés à l’époque, sont influencés par des groupes tels qu’Iron Maiden, Guns ‘n’ Roses, Mötley Crue, Skid Row etc… Bref malgré leur jeunesse, ils se débrouillent plutôt bien. Ils sont encore timides mais cela viendra 🙂 . On aura droit à une reprise de Skid Row « Youth Gone Wild »… Le guitariste chanteur rencontrera des soucis avec son instrument (cordes pétées). Pas de problème, il ne fera que chanter sur les trois derniers titres, l’autre guitariste se montrant aussi à l’aise en solo qu’en rythmique. Même si ce n’est pas franchement original, il y a du potentiel et à cette age là, on ne leur en voudra pas.
C’est au tour de Blast Wave, groupe d’Irun, a ne pas confondre avec un autre groupe de Bayonne nommé Blastwave (en un seul mot). Là… c’est nettement plus pro et plus énergique que Dirty Eyes 🙂 . C’est du heavy de chez heavy… comme dans les 80’s. J’ai l’impression que tout le monde présent à cette soirée est resté bloqué à cette période. Les vestes à patchs, les perfs, les spandex sont de sortis… Bref, Blast Wave nous propose des compositions personnelles. Le groupe doit entrer en studio cette année pour enregistrer son premier album dans les nouveaux studios de Quiksilver à St Jean de Luz avec un ingé son assez réputé dans le monde de la variété française. Donc, pour revenir au concert, c’est bien foutu, le guitariste soliste nous en met plein les yeux et les oreilles, peut être même un poil trop par moment. Le chanteur assure vraiment. Son chant est en anglais et je n’ai pas trop noté d’accent hispanique 🙂 . L’autre guitariste assure plus que correctement son job et le bassiste est sur un tabouret, on l’a vu monter sur scène avec des béquilles…On aura droit à un medley de Manowar et une reprise de Maiden « The Evil That Men Do ». On passe un bon moment. Un groupe à surveiller…
Il est 21h30 lorsque les membres de Dünedain arrivent sur scène sur l’intro de « Buscando El Norte ». Un titre de 9 minutes extrait de l’album portant le même nom. D’entrée de jeu, le ton est donné, le niveau technique est élevé sans que cela tourne forcement à la démonstration. Les solos sont très mélodiques ainsi que le chant de Tony Dünedain (chant & guitare solo). La rythmique envoie du bois. Les musiciens sont très souriants. Même si le son n’est pas parfait, on rentre assez facilement dans le concert. Le public venu est à fond et connaît les paroles par cœur. La sala Doka n’est pas pleine mais au moins il y a nettement plus de monde à ce concert que par exemple à celui de Beasto Blanco à Bilbao qui a attiré pas loin de 12 personnes. On remarque aussi que les deux gratteux sont passés sous la tondeuse 🙂 . Le groupe enchaîne avec l’excellent » Fiel A Mi Libertad » et son refrain si entêtant qui fera chanter le public. Puis viennent »
Noche De Sueños » et « Jugando A Ser Dios », tout deux extraits de « Magica » l’excellent dernier album en date. Ces titres gagnent en puissance en live. En effet, il n’y pas ces légères nappes de synthé que l’on trouve sur CD. Cerise sur le gâteau, Dünedain interprète en exclu son nouveau single « 1000 Golpes » qui annonce la sortie prochaine d’un nouveau disque. Un titre bien rentre dedans tout en restant très mélodique. La mélodie est une constante dans les compositions même lorsque le groupe décide de durcir le ton. « Valor » remporte un franc succès. Tony en pleine forme sort pas mal de vannes entre les chansons. Ce qui a pour effet d’instaurer une très bonne ambiance dans la salle. C’est au tour de « Magica » et de ses 13 minutes de bonheur. Superbe morceau qui débute très calmement avec une guitare acoustique et un violon (enregistré) pour le coup. Vous l’aurez compris, on passe (du moins moi 🙂 ) un excellent moment. Que du bonheur… Le concert passe a une vitesse grand V. On aura même du rab. Le couvre feu de la salle étant à 23h00, Dünedain demande s’il peut jouer un titre de plus. La demande est acceptée par la direction et du coup au lieu d’avoir un concert de 1H30 initialement prévu, on aura droit à 10 minutes de plus… trop cool!
Voilà… c’est terminé. Ce fut une très très bonne soirée. Et j’ai la confirmation que ce groupe est énorme mais beaucoup trop sous estimé car la musique produite n’est peut être pas assez dans l’air du temps et risque de condamner les musiciens à jouer dans de petites salles le restant de leur carrière… ce que je ne leur souhaite pas.