KISS Festival de Nîmes 5 juillet 2022

End Of The Road Tour

L’histoire avait commencé il y a trois ans. Rock Hard Magazine se faisait un plaisir de nous offrir ce poster devenu collector. Covid passant par là, ce sera donc en 2022 que le grand baiser aura enfin lieu.

  

La journée commençait mal en me perdant dans la garrigue nîmoise lors de ma randonnée matinale, négligeant mon GPS et préférant me la jouer  »T’inkiet’ je connais l’orientation, tourne là, ça rejoint ! » mais qui ne rejoint pas, puis en faisant la rencontre avec une cigale qui hélàs ne chantera pas tout l’été avec son aile cassée. Rien de mieux donc quand ça commence mal que de se recentrer sur les basiques ! Et qui d’autres que KISS est la base du  »je connais le business, tourne là comme ça ! » ? Donc on enclenche à nouveau son humilité, son GPS, et direction Les arènes !

Première et, si l’on en croit l’objet de la tournée (hum!), probablement dernière fois que je m’apprête à voir le show grandiloquent de KISS.

KISS fait partie de la courte liste des groupes pour lequel je me suis fais  »avoir » par le marketing quand j’étais adolescent, autrement dit par leur maquillage et leur merchandising Père Noëllesque. Peu éduqué metalliquement, j’avais alors bien aimé leurs disques, bien qu’inégaux. Mais en grandissant, j’ai commencé à ne plus sortir de la fameuse étagère, ces disques poussiéreux.

Il n’empêche que KISS fait partie de moi et qu’il m’arrivait d’avoir un sourire complice à l’écoute de leur hit ou à la vue de leurs clips clichesques. Alors, ayant enfin l’occasion de les voir, c’est d’une langue décidée que je voulais avoir le sang net, de ce qui lie réellement un fan à un groupe, à savoir l’effet Alive ! Et puis le cadre des arènes fut un argument supplémentaire.

La première partie débutait mal ma soirée. Peu fan de ce rock US des années 80 pré-adolescent, le set de JJ WILDE, à situer entre Britney SPEARS et PINK sans l’accroche de ses ainées, glissa sur moi aussi vite que l’eau dans ma gorge asséchée. D’après ses dires, ce n’est pas sa première venue en France. J’aurais pourtant parié à une carrière de courte durée. Sa voix peu originale et loin d’être sauvage, est même doublée par des effets pour lui donner un certain impact. Le moment le plus drôle aura été de voir un guitariste-claviériste se démener comme un mosheur sur un répertoire qui aurait presque fait passer The EAGLES pour du heavy-metal. Si le public des barrières leur enverra quelques applaudissements et gestes d’enthousiasmes, l’ensemble des arènes paru amorphe pour ce set gentillet. Quant à moi et l’ami Bertrand, il nous aura paru interminable.

       

Déjà dubitatif par des préjugés négatifs quant au show  »guignolesque » de KISS, je commençais à douter de la soirée à la vue du drapeau de scène réprisé. « Ils sont à sec ! Il est temps d’arrêter » me disais-je avec un certain humour ironique quand on sait le business que rapporte la marque KISS. Ce sera d’ailleurs assez plaisant de voir autant de t-shirt  »Fin de la Route » dans une fosse tout de même à peine à moitié remplie, contrairement aux soirées précédentes avec DEEP PURPLE et NIGHTWISH qui la voyait au ¾ occupée. Il est vrai que le prix des billets était plus conséquent et que cela faisait des années que KISS n’était pas venu en France. Mais question prix, on allait en avoir pour notre argent. « Tu veux le meilleur ? Tu auras le meilleur » annonce la voix de Gene SIMMONS pré-enregistrée en guise d’ouverture.

Et là, la fameuse magie du live opéra pour moi. Je ne sais si c’est la naïveté de ma première fois mais j’adhèrerai à tout : des effets pyrotechniques du plus bel effet (lasers, flammes, feux d’artifices), aux plateformes élévatrices, des logos en veux-tu en voilà, à la set-list Best Of probablement lassante pour le die-hard fan qui les suit depuis toujours, en passant par les vannes clichesques (en mode « Ho non, il va pas la faire ») entre Paul et Gene et même à une … Marseillaise lancée par Paul Stanley, on ne sait toujours pas pourquoi mais repris par l’intégralité de l’enceinte. L’ami Bertrand me balancera « Les gens en dehors des arènes ne doivent rien comprendre à ce qui se passe » et nous, non plus …

… A moins que ce ne soit « le sang impur » qui motiva Gene SIMMONS ? Ou le fait que ce soit la première fois que le groupe vient à Nîmes comme le dira Paul STANLEY, tout en omettant de rajouter que c’est censée être aussi la dernière fois. Mais on apprend pas à un singe, maquillé ou pas, à faire la grimace et vu l’état de forme vocal du chanteur – très correct, même si il braillera avec abus quand il se mit à parler aux gens comme pour nous dire  »J’en ai encore dans le gosier » – on se doute que cette tournée d’adieu risque de se prolonger.

Quoiqu’il en sera, moi déjà qui ne supporte pas les 6 notes de notre hymne jouée systématiquement par le claviériste de DEEP PURPLE sur chaque date française depuis 20 ans, je me surprends à chanter.

La KISS Army en action !

A croire que j’étais d’humeur conciliante comme les nombreux enfants de 7-8 ans que l’on vit en tribune accompagner leur parent célibataire ; et pour certains malgré eux ; ce qui vit un père déçu de devoir quitter le concert avant la fin à cause d’un rejeton peu séduit par ce hard rock binaire et peut-être aussi par la bouche ensanglantée de celui qui joue avec une basse en forme de hache et qui se maquille comme un vampire. Moi à 50 balais, ça me fait rire mais le gamin de 7-8 ans va peut-être en faire des cauchemars ? Bref on souhaitera à ce pourtant bon père, que le minot ne raconte pas la soirée à sa mère hahaha ! En bon délateur français, je tiens à la disposition de toutes jolies mamans célibataires, les photos du fameux père. Contactez-moi au 3615 code KISS KISS ! Kill him to kiss her ! (Tiens, ça ferait un bon titre ça : Le tuer pour l’embrasser ! » haha!)

Pourquoi t’as peur p’tiot ?
Mais pourquoi il a peur ce p’tiot ? bor$el de mer€e

Pourquoi quand on vieillit, publions-nous des photos de nous quand on a 20 ans ?
Je ne palais pas bien leu français. Tu connais la Marseillèzeuh, Nïmesse ?

Le seul reproche que j’aurai fait pour faire mon tatillon aura été l’épreuve des solos de guitares. A quoi ça sert quand c’est aussi dépassé et quand on n’est ni Eddie VAN HALEN, ni Ritchie BLACKMORE ? Seul celui de batterie aura mis en lumière un son phénoménal de batterie tout le long du set et un joli effet de voir celle-ci s’élever dans les airs sur sa plateforme. Et même si j’aurai préféré d’autres titres à Say Yeah et Psycho Circus, ce soir, tout m’ira Maurice ! (Chevalier = running gag entre Paul et Gene sur la France)

       

Reste que tout le show se déroule à la perfection. C’est pro, carré ! Rien à dire ! Et on en prend plein les oreilles et plein la vue. Le groupe ne lésine pas sur les moyens. Il  »neigera » même un 5 juillet à Nîmes. Bref on aura eu deux spectacles en un : un show musical et visuel ! Et même le tube interplanétaire ne sonnera pas disco mais bien rock … Et question set-list, on aura droit qu’à une seule ballade (ouf!). Si SCORPIONS pouvait s’en inspirer …

« Ce soir » j’aurai donc été ravi d’avoir vu cette légende une fois ! On voulait le meilleur ! On a eu le meilleur !!

Salvatore Adamo aura été content !  »Tombe la neige » !

Set list

Detroit Rock City – Shout It Out Loud – Marseillaise – Deuce – War Machine – Heaven’s On Fire – I love It Loud – Say Yeah – Cold Gin – guitar solo – Lick It Up – Calling Doctor Love – Tears are Falling – Psycho Circus – batterie solo – 100,000 Years – basse solo – God Of Thunder – Love Gun – I Was Made Loving You – Black Diamond //

Beth – Do You Love Me – Rock And Roll All Nite

PS : Petite pensée solidaire aux techniciens de surface qui devront nettoyer les millions de confettis balancés par le groupe : un vrai matelas dans toute l’enceinte et même en son extérieur à cause d’un fort vent.